Iréyèmi et le chien, par Arlésienne Sovi

A la fenêtre, Iréyèmi aperçoit Michel le chien en train de jouer avec une  balle de tennis. Elle est  tellement absorbé par le jeu qu’elle ne voit pas sa sœur jumelle Ayoyèmi arrivé.

Ayoyèmi :

Tu as fiini tes devoirs ?

Iréyèmi (Silence)

Ayoyèmi :

Je te parle Iréyèmi

Iréyèmi :

Pardon, tu me distrais

Ayoyèmi :

Que fais-tu de si intéressant à la fenêtre depuis des heures

Iréyèmi éclate de rire

Ayoyèmi :

La totale ! Tu ris seule maintenant ! [i]Abi alè wèdjanawé.

Iréyèmi :

Tais toi. Tu vas l’arrêter dans son jeu

Ayoyèmi :

Qui vais-je arrêter.

Ayoyèmi s’approche de la fenêtre et remarque que c’est le chien Patou qui joue avec sa balle de tennis.

Ayoyèmi :

Tu es mauvaise Iré, tu laisses le chien jouer avec ma balle de tennis.

Iréyèmi :

C’est interdit maintenant de jouer !

Ayoyèmi :

Pourquoi tu ne lui remets pas ses croquettes et son os ? Méchante fille.

Iréyèmi :

Tu parles, je m’ennuyais et je me suis approché de la fenêtre pour prendre une bouffée d’air.

Ayoyèmi :

Au lieu de regarder le chien jouer, tu pouvais t’occuper en faisant tes exercices.

Iréyèmi :

Qu’est-ce que ça peut te couter de t’occuper de tes oignons ?

Ayoyèmi :

Zéro euro, ma chère sœur.

Iréyèmi :

Alors laisse-moi respirer.

Ayoyèmi :

En retour si maman te puni ne vient pas pleurnicher pour me demander d’aide.

Iréyèmi :

C’est bon, je sais que tu es la plus intelligente. Maintenant laisse-moi admirer le spectacle.

Ayoyèmi :

Je vais  sauver ma balle au lieu de rester là, à écouter tes balivernes.

Iréyèmi :

Oui c’est ça vas-y. Patou mon chien fait lui sa fête.

Ayoyèmi sort du salon et se retrouve sur la cour.

Ayoyèmi :

Patou, Patou mon chien allez vient me voir

Patou : (Aboiement)

Ayoyèmi :

Mon chien lance la balle, on joue.

Aboiement de Patou.

Ayoyèmi

Iré, [ii]KinkLin ; envoie moi les croquettes de Patou s’il te plait.

Aboiement de Patou.

Iréyèmi  en apportant les croquettes.

Iréyèmi :

La chance que tu as, c’est ce kinklin que tu as dit.
Ayoyèmi :

Gné non tu mè kézé, bo non ta zogben do non kpon men na zan mè a.[iii]

Iréyèmi :

Voilà une leçon bien apprise.

Ayoyèmi :

Patou, regarde tes jolies croquettes

Patou aboie deux fois, et en voyant les croquettes laisse tomber la balle de tennis et court dans la direction des croquettes. Ayoyèmi tout doucement va chercher sa balle et rentre au salon  laissant Iréyèmi sur la cour qui caresse le chien.

Iréyèmi :

C’est bien mon chien. Tu es le meilleur.

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[i] C’est la folie qui te guette ou quoi !

[ii] Pardon

[iii] Pas besoin d’allumer une lampe la nuit pour quelqu’un qu’on connait dans la journée


Arlésienne SOVI est béninoise de Nationalité. Elle a un BTS en secrétariat bureautique mais n’exerce pas ce métier. Elle est cinéaste et dramaturge et a reçu plusieurs formations dans ce sens. Elle anime des ateliers de théâtre pour enfant et à son actif trois textes finis et deux textes en chantier.

La mère d’une orpheline qui a remporté un prix national et a été édité;
Amours pervertis, texte issu de la résidence des femmes à Bassam en Côte d’Ivoire;
Cocktails de Fruits, texte issu de la résidence du Centre d’Ecriture Dramatique de Wallonie-Bruxelles en Belgique.

La proie et Une vie de fantôme sont des textes qui sont encore en chantier.

Arlésienne a participé au laboratoire d’écritures jeune public « Construire des histoires », organisé par Scènes d’enfance – ASSITEJ France dans le cadre des Ateliers régionaux de l’ASSITEJ, à Cape Town (Afrique du Sud), en 2017.

Contact : farlesy@gmail.com