de Federica Iacobelli
traduction Lorena Dozio
PERSONNAGES
Taupà – la mère taupe
Taupìn – son fils chiot
l’acteur
1.
Dans la tanière. Il fait noir. Noir complet.
On entend les légers pleurs du petit.
Taupà et Taupìn sont juste deux silhouettes.
TAUPIN
(il pleure) Je sais ce que pense maman. Que j’ai peur du noir. Que je suis une petite taupe mal faite. Mais ce n’est pas cela. C’est que avant nous étions trois et après, puff, nous sommes restés deux. A l’improviste. Papa Taupon s’en est allé. Et moi j’avais besoin d’un papa.
TAUPA
Taupìn, allez. Ne pleure plus. Un jour tu aimeras le noir toi aussi, comme un vrai taupin, j’en suis sûre. A’ nous les taupes, la lumière fait mal.
TAUPIN
Si maman, je lui ai répondu. Mais je n’étais pas convaincu. Maman, je lui ai dit, si tu ne vois que le noir tu ne peux pas tourner le monde.
TAUPA
Mon monde c’est cette tanière, Taupìn.
TAUPIN
Oui, je lui ai répondu. Mais je n’étais pas convaincu. Un jour elle m’avait amené dans le potager à midi, et là je voulais rester, et regarder le ciel et les plantes et tous ce qui se passait là dedans. Dans la lumière j’arrivais, moi, à ouvrir les yeux.
Des bruits arrivent de dehors. Bruits et une voix, au loin.
TAUPIN
Qu’est ce que c’est?
TAUPA
C’est le théâtre, Taupìn. C’est ici, à côté de notre jardin.
TAUPIN
Le théâtre! Tu m’emmènes, maman? Je n’y suis jamais allé!
TAUPA
D’accord, Taupin. Allons-y. Comme ça peut-être pour un après midi tu ne pleures pas.
2.
Au théâtre.
La lumière c’est un faisceau qui illumine le plateau, le reste est noir.
Sur la scène, un acteur porte différentes masques en prenant l’apparence de différents animaux.
Le public applaudit.
ACTEUR
(avec l’apparence d’un lion) Roooar…
Taupà et Taupin regardent en sortant la tête da une trappe du plateau, lentement, émerveillés. Taupìn applaudit amusé.
TAUPIN
(à voix basse) Il fait noir mais pas trop, maman. Ça ne me fait pas peur. Au contraire, ça me plaît!
TAUPA
A’ moi aussi.
TAUPIN
Lui ressemble à papa Taupon, tu t’en souviens? Quand il jouait à faire le lion.
TAUPA
(à voix basse) Il y a de la lumière mais pas trop, en théâtre. J’arrive à tenir les yeux ouverts.
La lumière sur le plateau change d’intensité et de direction. L’acteur continue son spectacle.
ACTEUR
(dans les apparences d’un singe) Uh Uh Uh…
TAUPIN
(à voix basse) C’est beau le théâtre, maman!
TAUPA
(à vois basse) C’est beau de pouvoir le regarder avec toi!
L’acteur grimpe sur un tréteau comme un singe.
Applaudissements au milieu de la scène.
L’acteur descend du tréteau..
ACTEUR
Et maintenant… maintenant je vais être une taupe.
Toutes les lumières s’éteignent. Silence. Mais l’acteur tremble.
ACTEUR
Il fait trop sombre … j’ai peur du noir… comment je fais à faire la taupe?
L’acteur, avec le masque de taupe, est immobilisé.
TAUPIN
Oh non, maman, il faut faire quelque chose!
TAUPA
Quoi, mon petit choux? Toi aussi tu as peur du noir.
TAUPIN
Non maman. Ici au théâtre pas. Ici c’est différent.
Taupìn prend le courage à deux mains et sort de la trappe.
L’acteur, comme s’il n’attendait que ça, l’invite à le rejoindre.
TAUPIN
(à vois basse, à l’acteur) Mais tu n’avais pas peur?
ACTEUR
(à voix basse, en riant) Mais non! Je joue la taupe qui a peur du noir et après ça lui passe. Tu veux la faire avec moi, ce soir?
TAUPIN
Oui! Oui!
Sur le plateau, Taupin fait des numéros avec l’acteur.
Rires au milieu de la scène.
Aussi Taupà applaudit, de sa tanière.
TAUPA
Taupìn! Mon petit choux!
3.
Dans la tanière. Il fait noir complet. Noir noir.
Taupà et Taupìn sont juste deux silhouettes.
TAUPA
Et combien ça dure la tournée, Taupìn?
TAUPIN
Un an, maman.
TAUPA
Et tu n’as vraiment pas peur?
TAUPIN
Vraiment pas. L’acteur dit que je suis très bien à faire la taupe dans le noir complet.
TAUPA
(elle rit) Mais toi tu es une taupe, Taupìn!
TAUPIN
(il rit) L’acteur aussi me le dit toujours… Est-ce que tu veux venir toi aussi avec nous ?
TAUPA
(étonnée) Je ne sais pas … j’ai beaucoup de choses à faire ici dans la tanière…
TAUPIN
Je sais ce que maman pensait. Que maintenant je n’avais plus peur de rien et je n’aurais plus pleuré. Que je n’avais plus besoin d’elle. Mais ce n’était pas ça. Ça n’avait jamais était ça.
TAUPA
Je ne sais pas…
TAUPIN
Allez viens, j’insiste! Avec le théâtre nous allons tourner le monde. Vraiment? Elle a demandé, un peu émue. Pour de vrai maman, je lui ai répondu. Et nous serons trois à nouveau, pour un moment. Comme quand papa était là, tu te souviens? Et moi, je ne vais plus pleurer.
FIN
TALPA’ E TALPIN
di Federica Iacobelli
PERSONAGGI
Talpà, la mamma talpa
Talpìn, suo figlio cucciolo
L’attore
1.
Nella tana. E’ buio pesto. Buio completo.
Si sente il pianto lieve di un cucciolo.
Talpà e Talpìn sono solo due sagome.
TALPIN
(piange) Lo so cosa pensa la mamma. Che ho paura del buio. Che sono un talpino malfatto. Ma non è questo. E’ che prima eravamo in tre e poi, puff, siamo rimasti in due. All’improvviso. Papà Talpò se n’è andato. E io avevo bisogno di un papà.
TALPA
Talpìn, su. Non piangere più. Un giorno amerai il buio anche tu, da bravo talpino, ne sono certa. A noi talpe la luce fa male.
TALPIN
Sì mamma, le ho risposto. Ma non ero convinto. Mamma, le ho detto, se vedi solo al buio non puoi girare il mondo.
TALPA
Il mio mondo è questa tana, Talpìn.
TALPIN
Sì, le ho risposto. Ma non ero convinto. Una volta mi aveva portato nell’orto a mezzogiorno e lì volevo restarci, e guardare il cielo e le piante e tutto quello che ci passava dentro. Nella luce ci riuscivo, io, a aprire gli occhi.
Rumori arrivano da fuori. Rumori e una voce, lontana.
TALPIN
Cos’è?
TALPA
E’ il teatro, Talpìn. E’ qui, accanto al nostro giardino.
TALPIN
Il teatro! Mi ci porti, mamma? Non ci sono mai stato!
TALPA
Va bene, Talpìn. Andiamo. Così magari un pomeriggio non piangi.
2.
La luce è un fascio che illumina il palco, il resto è buio.
Sulla scena, un attore indossa diverse maschere prendendo le sembianze di diversi animali.
Il pubblico applaude.
ATTORE
(nelle sembianze di un leone) Roooar…
Talpà e Talpìn fanno capolino da una botola del palco, lentamente, meravigliati. Guardano. Talpìn applaude divertito.
TALPIN
(sottovoce) E’ buio ma non troppo, mamma. Non mi fa paura. Anzi, mi piace!
TALPA
Anche a me.
TALPIN
Lui assomiglia a papà Talpò, te lo ricordi? Quando giocava a fare il leone.
TALPA
(sottovoce) C’è luce ma non troppo, in teatro. Riesco a tenere gli occhi aperti.
La luce sul palco cambia di intensità e direzione. L’attore continua il suo spettacolo.
ATTORE
(nelle sembianze di una scimmia) Uh Uh… Uh Uh…
TALPIN
(sottovoce) Che bello il teatro, mamma!
TALPA
(sottovoce) Bello che posso guardarlo con te!
L’attore si arrampica su un trespolo come una scimmia.
Applausi a scena aperta.
L’attore scende dal trespolo.
ATTORE
E ora… ora sarò una talpa.
Tutte le luci si spengono. Silenzio. Ma l’attore trema.
ATTORE
E’ troppo buio… ho paura del buio… come faccio a fare la talpa?
L’attore, con la maschera da talpa, è immobilizzato.
TALPIN
Oh no, mamma, bisogna fare qualcosa!
TALPA
Che cosa, cucciolo? Anche tu hai paura del buio.
TALPIN
No, mamma. Qui a teatro no. Qui è diverso.
Talpìn si fa coraggio esce dalla botola.
L’attore, come se non aspettasse altro, lo invita ad affiancarlo.
TALPIN
(sottovoce, all’attore) Ma non avevi paura?
ATTORE
(sottovoce, ridendo) Ma no! Faccio la talpa che ha paura del buio e poi le passa. Vuoi farla con me, questa sera?
TALPIN
Sì! Sì!
Sul palco, Talpìn fa numeri accanto all’attore, nel buio.
Risate. Applausi a scena aperta.
Applaude anche Talpà, dalla botola.
TALPA’
Talpìn! Cucciolo mio!
3.
Nella tana. E’ buio pesto. Buio completo.
Talpà e Talpìn sono solo due sagome.
TALPA
E quanto dura la tournée, Talpìn?
TALPIN
Un anno, mamma.
TALPA
E davvero non hai più paura?
TALPIN
Davvero. L’attore dice che sono bravissimo a fare la talpa nel buio pesto.
TALPA
(ride) Ma tu sei una talpa, Talpìn!
TALPIN
(ride) Anche l’attore me lo dice sempre… Vieni anche tu con noi?
TALPA
(stupita) Non lo so … ho tante cose da fare qui nella tana…
TALPIN
Lo so cosa pensavam la mamma. Che ormai non avevo paura di niente, e non avrei più pianto. Che non avevo più bisogno di lei. Ma non era questo. Non era mai stato questo.
TALPA
Non lo so…
TALPIN
Dai vieni, ho insistito. Con il teatro giriamo il mondo. Davvero? ha chiesto lei, un po’ commossa. Davvero mamma, le ho risposto. E poi saremo di nuovo in tre, per un po’. Come quando c’era papà, ti ricordi? E io non piangerò più.
FINE